Témoignage d'Ariane, 7 ans

Bonjour,

Je m'appelle Ariane, j'ai 7 ans. J'ai une atrésie des voies biliaires et je suis suivie au HFME de Bron. Je vais vous faire une proposition : Je souhaite pour tous les enfants qui doivent aller au bloc opératoire comme moi, qu'ils puissent être accompagnés par leurs parents jusqu'à ce qu'ils s'endorment.
L'anesthésiste m'a expliqué que mes parents ne pouvaient pas venir avec moi mais a accepté d'emmener mon papa en vidéo (au téléphone). Cela m'a beaucoup rassuré.
Pouvez-vous installer dans les blocs opératoires des grands écrans pour que les parents puissent discuter avec nous jusqu'à ce que nous dormions ?

Le bloc opératoire me terrifie et c'est l'horreur. Je trouve injuste de devoir être toute seule sans personne pour me faire un câlin ou un bisou.

Merci,

Ariane Achard

dessin Ariane

La réponse de SPARADRAP :

 

Bonjour Ariane,

Oui, c’est injuste que les enfants ne puissent pas avoir leur parents à leur côté quand on les endort et qu’ils se réveillent après une anesthésie générale !
Nous sommes donc très heureux de relayer ton témoignage, car grâce à toi et une anesthésiste, vous avez trouvé une très bonne idée qui pourrait aider d’autres enfants.
N’hésite pas à nous tenir au courant de ce qui est difficile ou de ce qui t’aide quand tu es soignée, hospitalisée… Cela nous sera très utile pour convaincre les hôpitaux d’améliorer l’accueil des enfants.

A tous les autres enfants, votre avis compte : vous pouvez aussi nous envoyer vos témoignages !


Voici quelques précisions concernant les circonstances dans lesquelles l’intervention d’Ariane a eu lieu, rapportées par ses parents au téléphone :

Normalement dans cet hôpital, les deux parents peuvent accompagner l’enfant jusqu’à un sas joliment décoré, avant l’entrée du bloc opératoire. Les parents peuvent également retrouver leur enfant en salle de réveil. Mais du fait de la pandémie, exceptionnellement, seul un parent pouvait l’accompagner.
La maladie d’Ariane l’oblige à consulter et à être anesthésiée régulièrement. Ariane n’était pas contente cette fois-ci, car la décision de l’intervention avait été prise précipitamment  et elle n’avait pas eu le temps de s’y préparer. Dans la chambre, lorsque  de sa mère lui a proposé de choisir un doudou à emporter au bloc opératoire, elle a refusé sous prétexte qu’il serait terrorisé…  Elle était en pleurs et son père lui manquait. Elle a voulu lui téléphoner et le voir sur le téléphone de sa maman juste avant de partir au bloc. Elle était en conversation avec lui quand l’anesthésiste est venue la chercher… Fort heureusement, cette anesthésiste a compris la détresse d’Ariane et a accepté qu’elle poursuive sa conversation avec son père jusqu’au bloc opératoire. Ariane a donc pu voir et parler avec son papa jusqu’à son endormissement.  Une fois endormie, on a rendu le portable à sa maman.

Ariane a été écoutée, on a trouvé une solution, elle s’est endormie tranquillement.
Ses parents rapportent que d’habitude son endormissement et son réveil sont agités, or cette fois-ci elle était calme et sereine à ces 2 moments si particuliers… C’est une belle victoire pour chacun : Ariane, ses parents et les soignants… !

Suite à son expérience, Ariane aimerait que d’autres enfants puissent bénéficier de cette solution, que ce soit via un smartphone, une tablette ou un écran mis à disposition à cet effet. C’est pourquoi elle a écrit à l’hôpital et même au président de la république ! De notre côté, nous lui avons promis de transmettre son message au futur ou à la future défenseur(e) des enfants.

Depuis près de 28 ans, SPARADRAP se mobilise pour que les parents soient présents à l’endormissement et au réveil de leur enfant à l’hôpital, car les enfants ont besoin de leurs parents quand ils sont vulnérables au bloc opératoire.
L’idéal est d’avoir leur présence physique, mais une présence numérique dépanne carrément, la preuve !

Et si l’engagement d’Ariane, 7 ans, réveillait les consciences, ouvraient les portes de tous les blocs opératoires français aux parents ?
Et si on supprimait cette injustice qu’elle dénonce ?
Nous savons que c’est possible car d’autres pays le font, et SPARADRAP veut y croire…

 

Françoise Galland, directrice et co-fondatrice de l'association SPARADRAP