Mon fils Hugo, 7 ans, a de la fièvre inexpliquée depuis 4 jours. La pédiatre remplaçante prescrit le test PCR et notre fils ne peut pas faire sa rentrée au CE1. Hugo se met à pleurer au cabinet, pleurer à grosses larmes. Je ne lui avais jamais parlé de cet examen mais je comprends vite qu’il en a une représentation : certainement les « drive test PCR » vus aux informations au début du confinement. Comme beaucoup de familles, au début de cette crise sanitaire nous avons fait l’erreur de mettre trop souvent les informations sur ce Coronavirus à la télé.
Devant la peur de mon fils, la pédiatre me conseille de prendre rendez-vous au CHU de Nancy en pédiatrie plutôt que d’aller à un laboratoire pour avoir un personnel habitué des enfants et de la distraction. Nous avons rendez-vous le lendemain. Le soir, je cherche sur internet des documents expliquant ce geste aux enfants mais je ne trouve rien d’adapté. Je lui explique avec des mots simples le déroulement du soin, étant moi-même infirmière en pédiatrie. Nous préparons un petit sac à apporter le lendemain : une pierre magique Playmobil qui lui donnera des forces, son nounours (qu’il a eu en cadeau en maternelle lors de l’animation l’hôpital des nounours) et le carnet de santé du nounours.
Hugo a particulièrement mal dormi cette nuit-là. Plusieurs réveils alors que cela ne lui arrive jamais malgré la fièvre. Nous arrivons tous les deux à l’hôpital pour enfants. Hugo tient fièrement sa peluche et sa pierre magique dans ses mains. L’infirmière nous rejoint, demande notre nom et soupire en voyant qu’Hugo a ramené des jouets. Je dis tout de suite « Hugo a apporté sa pierre magique qui lui donne du courage et son nounours, qui a de la fièvre aussi ». Elle retourne dans son bureau en disant « il faut que je trouve des sacs ».
Cinq minutes plus tard, elle nous appelle dans le bureau avec une stagiaire infirmière. Elle fait mettre la pierre magique dans un sachet congélation zip et refuse que le nounours rentre dans la pièce car il est trop gros pour rentrer dans son sachet. Je m’agace intérieurement de ce protocole Covid mais ne dis rien ne voulant créer une atmosphère non sereine pour mon fils. Je finis par dire « Nounours a trop mangé de chocolat, il ne peut rentrer dans le sac donc il va juste te regarder depuis mon sac à main » (sac à mains qui lui avait le droit de rentrer). Je ferme la porte, et mets le nounours avec sa tête qui dépasse dans mon sac à main accroché à la poignet de la porte, face à la table d’examen.
Je m’installe sur la table d’examen et je demande à Hugo de s’assoir sur mes genoux. Je lui donne les mains et nous tenons tous les deux sa pierre magique. L’infirmière explique le déroulement du soin à Hugo qui lui dit qu’il a très peur. Elle arrive à le faire rire quand elle explique être une collectionneuse de crottes de nez d’enfants. Hugo se détend, ne bouge pas d’un poil pour la première narine. La seconde est un peu plus compliquée, il pleure à gros sanglots, n’arrive plus à regarder sa pierre magique clignoter au-dessus de sa tête (pour qu’il regarde en l’air) mais ne bouge toujours pas d’un mini mètre. L’examen est terminé. Un gros câlin puis nous filons à la boulangerie pour une bonne pâtisserie. Test négatif, il a pu faire sa rentrée scolaire deux jours après avec fierté car il avait été très courageux à l’hôpital !
Céline, maman d’Hugo